Edito estival – Par delà les horizons marins


Par Cédric De Brincat Rédigé le 17/08/2014 (dernière modification le 17/08/2014)

L'asphalte des axes routiers a encore vibré ce long week-end de l'Assomption, jour férié dans de nombreux pays, et j'imagine que beaucoup d'entre vous en ont profité pour rejoindre le bord de mer. Ça tombe bien, mers et océans étaient à la fête.


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En effet, depuis près d'un siècle les pêcheurs célèbrent la Vierge Marie à la mi-août, et ils ont été plus récemment rejoints par les autres métiers de la mer, les sauveteurs, timoniers, bateleurs, ostréiculteurs... En France c'est tout un pan de la façade Atlantique qui organisait, en de nombreux villages, du moins ceux épargnés par les intempéries, la traditionnelle fête de la mer et des marins. Mais si dans des stations balnéaires comme Arcachon, qui organisait vendredi un pique-nique géant sur le front de mer, l'ambiance était plus touristique, du côté de la Bretagne et de la Normandie la solennité de l'événement est l'occasion de saluer la mémoire des disparus en mer. Près de Roscoff dans le Finistère, mais aussi à La Baule, ou encore à Saint-Valéry-en-Caux non loin des falaises calcaires, des collectes de fonds étaient réalisées au profit de la Société nationale des sauveteurs en mer, dont il convient de saluer les engagements. Évidemment les ecclésiastiques s'associent à l'événement, avec la célébration de messes, parfois en plein air, puis selon les régions, ce sont parades aériennes, bals de la marine, spectacles pyrotechniques, autant de réjouissances pour les visiteurs.


Le plancher des vaches n'est pas le seul à connaître de l'animation, dans les profondeurs sous-marines l'été est propice au ballet de la faune, en particulier des tortues de mer dont c'est la période de migration. Ces animaux, infatigables voyageurs qui reviennent pondre à l'endroit où elles ont éclos mais parcourent ensuite des milliers de kilomètres, on le sait, sont aujourd'hui menacées, par les requins mais surtout par l'homme. Le braconnage et la vente illégale de viande et d'œufs de tortue reste un problème d'envergure mondiale, c'est ce qu'ont voulu rappeler les chercheurs de l'Ifremer postés à La Réunion, dans l'océan indien. Cette semaine ils ont équipé quelque 150 tortues marines de balises Argos pour les suivre entre Maurice, Madagascar et les îles éparses. Mais pour ce qui est de la prédation des requins, je dois dire que les tortues connaissent peut-être un sursis, car ces derniers privilégient de nouvelles cibles. Je ne parle pas des victimes humaines dans des accidents aussi sordides que dramatiques, mais des câbles sous-marins. Oui, depuis bon nombre d'années sa majesté le squale aime se faire les dents sur les fibres optiques tirées entre tous les continents, et qui vous permettent de lire le Podcast Journal. Le géant américain Google tire la sonnette d'alarme, car une rupture de câble coûte plus de 200.000 dollars en réparation, et qu'elle ennuie en outre profondément le monde de la navigation, de plus en plus tributaires des réseaux informatiques terrestres qui suppléent le satellitaire. Aussi ont-ils opté pour le Kevlar, textile ultra-résistant des gilets pare-balles, comme matériau de renforcement des câbles sous-marins. Il fallait bien ce gilet "pare-dents" pour protéger vos données personnelles, qui décidément attirent plus d'un genre de requins.





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